Point de vue mon cul !
Voici donc la réflexion d’un cerveau moyen qui a donné vie à ce site. Et oui ! D’une pensée, fut-elle digne du café du commerce, on arrive parfois à des associations d’idées intéressantes. Voici donc mon coup de gueule :
Je rentrais de chez mes amis D & E, en compagnie de ma petite famille et au volant d’une Twingo familiale – des voitures à vivre -, lorsque pour la énième fois, je m’avançais sur ce rond point (nommé Carrefour de la libération par la municipalité de Vitry). Mon regard a souvent croisé les éléments de ce paysage urbain, pourtant hors norme. J’y vais régulièrement chez D & E, mais il faut croire que l’attention a ses raisons d’ignorer des choses pourtant évidentes. Toute la différence entre voir et regarder: c’est l’instant T qui joue l’arbitre !
Bien sûr, cette « sculpture » saute aux yeux. Il faudrait être aveugle pour l’ignorer. Bien qu’amateur d’Arts en général, Plastiques et photographiques en particulier, je passerai sur l’analyse personnelle de cette oeuvre de Jean Dubuffet. Malgré le peu d’émotion qu’elle me procure, il reste que le « point de vue artistique » de Dubuffet se défend. A moins qu’un lecteur veuille prendre le flambeau.
Je m’arrêtai sur le contour de cette place étrange, peu aidé par un temps plus que maussade. Mon regard cette fois-ci « formaté » par la vue attentive de cette oeuvre monumentale, j’avisai l’immeuble d’en face, à l’angle des deux rues principales. C’est alors que je fus pris d’une aigreur soudaine pour, d’abord l’architecte, ensuite l’équipe municipale qui laissa faire cette connerie !
Ce n’est pas la première fois que je m’emportais devant une construction affreuse. Mais ici, l’accord mineur entre une sculpture au demeurant gaie et un monstre de béton horriblement triste était criant.
C’est tout de même fort comment un cahier des charges peut se fonder sur le laid et l’inhumain ! Ce qui est encore plus fort, est qu’une équipe d’humanoïdes puisse s’entendre sur un « point de vue architectural » aussi contestable que prétentieux. Moi ça m’étonnera toujours. Voilà une « place » qui avait un atout : de l’espace, au moins visuel. Voilà t’y pas qu’une bande de gugus balance sur le tarmac une pierre tombale façon croque mort ! Certes, elle ne vaut pas un autre « point de vue architectural » de premier ordre, à l’entrée de la N20 ; cet immeuble en faux marbre abritant l’hôtel Novotel (j’adore, tellement c’est moche). Mais, j’en suis sûr, on est là devant un crû d’exception…
Massif, prétentieux, brun sale, doté de fenêtres minuscules, de façades sans détails, ce bâtiment est pour moi un exemple de néant culturel et artistique. On ne va pas me faire croire que ce concept s’apprend dans les écoles ?! Tiens, en parlant de concept, je parie que le « maître d’oeuvre » décore son intérieur de productions issues de conceptualistes. Vous savez ? Ces soi-disant artistes qui font passer le concept avant l’oeuvre (genre toile blanche & dictionnaire, ou brique de bois & descriptif façon le Robert en 9 volumes).
Au prix du néant, on fait passer la création pour une nouveauté absolue. Alors on essaye de fabriquer un truc jamais vu… qu’on croit ! Le problème est qu’ici, la dite oeuvre abrite un certain nombre de gens, certainement résignés. Se sont-ils demandés, les joyeux commanditaires, si un vulgum pecus éprouverait une quelconque joie d’y vivre ?… après tout, qu’en sais-je ?
En tous cas, si l’habitant se plaint que la lumière ne vienne pas le voir souvent, s’il ne comprend pas, lui non plus, ce « point de vue », il n’aura qu’à se consoler en allant au musée d’Art moderne, en construction juste en face de son immeuble 🙂
Si j’étais prétentieux, j’écrirais que la municipalité m’a entendu… l’immeuble a été repeint, ravalé, dans des formes géométriques et des couleurs plutôt chouettes. La vision n’est plus la même et c’est tant mieux. Quelques chose me dit que le directeur du musée a fait des pieds et des mains pour y parvenir. Pierre, le 20/11/2009