Ne touchez pas à Thuram !

Ne touchez pas à Thuram !

Loin d’être un supporter dans l’âme, je regarde le foot et le rugby à l’occasion des grandes compétitions internationales. Si la vie des « clubs » ne m’a intéressé que quand j’étais mioche, à la grande époque de St-Etienne (les poteaux carrés !), le concept d’opposition de nations dans le cadre d’un sport me parle. Sans doute une façon d’exprimer un peu de chauvinisme dans un monde, une Europe où il n’est pas bon d’être nationaliste.

Touché par la génération Zidane, comme je l’étais par celle de Platini (ayant totalement zappé entre les deux), j’ai découvert à travers ces grands joueurs français ce qu’il y avait de beau dans l’idée de défendre tant un maillot que l’esprit du sport, du jeu, et pas seulement son pognon. C’est ce qu’a fait l’équipe de France (EdF) par son beau jeu et son fair play, à l’instar du Brésil exemplaire.

L’un de ses plus grands acteurs, probablement le plus intelligent sur le terrain comme dans la vie, est bien évidemment Lilian Thuram. Certes, au vu du niveau intellectuel qui règne dans le foot en particulier, le sport en général, certains diront que ce n’est pas bien difficile.

Mais sa grandeur d’âme, son objectivité quant à ses performances personnelles est un exemple pour tous, au delà du sport.
Cerise sur le gâteau, il est aussi le plus engagé politiquement et défend des idées qui me sont proches.

Il restera dans l’Histoire, d’abord car c’est le joueur français aux 142 sélections, ensuite pour avoir marqué les deux seuls buts de sa carrière, suite à une grosse bévue de sa part, contre des croates médusés, enfin car Lilian a défendu l’idée de négritude et de différence dans le calcio italien. Pays où la nazionale n’a jamais accueilli une once de basané en son sein…

Accessoirement, c’est un noir… noir (© Muriel Robin) comme Zidane était aussi blanc que le beurre sur mes tartines (beurre demi-sel, notez), deux symboles éclatants d’intégration. Oui, appelons un « chat » un chat.

Lilian Thuram a logiquement annoncé sa retraite de l’EdF. Certainement, il reviendra par une porte, sportive ou non, pour servir ses idées. Alors soyez indulgent et ne critiquez pas son maintien dans une équipe qui, hier sans lui, vient de connaître la déroute. Icône !

C’est mon appel du 18 juin et c’est un pur hasard.

J’aurais pu écrire quelque chose d’approchant sur Claude Makelele ou Zinedine Zidane. Sans le retour inespéré de ce trio magique, il n’y aurait certainement pas eu de mondial 2006 et Domenech n’aurait pas connu les affres de 2008… puisque déjà débarqué !

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