J’ai sauté en parachute
J’ai vécu une expérience extraordinaire, j’ai sauté en parachute.
Grâce à un ami, Laurent, réserviste de la Gendarmerie et ancien Para, j’ai pu m’inscrire au stage organisé par le très respectable Lieutenant de réserve CASIMIR. (rien à voir avec l’île aux enfants.) Ce stage de parachutisme avec vol à voiles rectangulaires à duré 3 jours (car j’ai eu de la chance question météo), il s’est déroulé sur l’île de Texel au nord des Pays-Bas. (car en France cette activité est hors de prix.)
Nous avions rendez-vous à Bobigny le 20 juin 2004 à 8h00, 19 participants au départ, 5 voitures, et après 6h30 de route environs, nous étions 20 ! Et oui, un du groupe et venu à Texel par le train. 20 futures parachutistes prêts à mordre dans le vent, dont l’envie de sauter dans le vide les font tous gamberger depuis un certain temps. Les cours commencèrent dès notre arrivé au centre (Paracentrum Texel) avec la procédure de vérification de la voile, pas le temps de souffler, ni de poser les valises, il faut apprendre avant de sauter.
Le soir nous découvrons l’hôtel avec 2 grands dortoirs de 8 personnes dont la porte donne directement dehors, ainsi que quelques chambres individuelles pour ceux préférant ne pas se faire réveiller par un téléphone qui sonne, ou bien les ronflements d’un collègue de chambre à 6h00. (pardon à ceux qui était dans ma chambre…) Question boof on a vite vu qu’on était loin de notre pays maternel, mais heureusement que leurs frites sont bonne et qu’elle sont si bien accompagnées avec cette sauce que eux appellent mayonnaise, qui a la même couleur que celle qu’on a, mais qui est sucrée.
La seconde journée était uniquement destinée à l’apprentissage, et notre charmante prof, Eline, dont le physique aurait fait pâlir de jalousie tous les étudiants de France, nous a laissé entendre que si on bossait bien, il y aurait peut-être une chance d’effectuer le premier saut le soir même. Ma studiositée en a été de suite plus croissante et je crois même après m’être installé au premier rang, que c’était bien la première fois que j’occupais cette place dans une salle de classe. Après avoir revu la procédure de vérification de la voile, avoir appris la procédure de réserve et ses cas de déclenchement, après nous avoir fait travailler les procédures de descente, les sorties de l’avion, les atterrissages au sol (aussi appelé le roulé-boulé), le « flare », le twist et le rock n’roll, nous étions fin prêt pour aborder l’épreuve finale concrétisant tout notre apprentissage : Le test de la balançoire !
Ce test consiste a nous accrocher avec tout notre équipement à une balançoire et à nous soumettre virtuellement à des situations particulières afin de tester nos réactions et notre capacité à restituer notre apprentissage du jour. Les premiers à passer ce test ont été récompensés par leurs premiers saut dans la foulé. Quant à moi, je suis passé un poil trop tard et j’ai été le 1er à ne pas pouvoir sauter juste après ce test. Un peu déçu mais heureux d’avoir réussi le test, et content d’imaginer que le lendemain, je serai dans le 1er avion !
Qu’il était un peu dure d’entendre les récits sur les impressions des premiers sauteurs, mais la convivialité, et l’ambiance tout au long de la soirée m’a vite fait penser à autre chose, et au bout de quelques bières toute ma joie était vite retrouvée.
Le jour J arriva enfin, après m’être équipé, passé au « Pin-Check » puis au « Manifest », un bref briefing, et nous prenons tous le chemin des hangars, d’où venait juste de sortir notre Cesna-208 et déjà prêt a décoller. Je rentre en avant dernier dans l’appareil afin d’être le 2ème (sur 14) à sauter. L’avion décolle. 3500 pieds (~1200m), il ouvre sa porte latérale juste au-dessus de l’aérodrome, le « Jump-master », (ici, Eline, mais Petra pour les autres sauts) sort sa tête de l’appareil et regarde bien si on est sur la bonne zone de largage. Elle crie, « OK », le premier (Dimitri, un collègue grec) se met les pieds dehors et saute. C’est mon tour, rapidement je prends la même position de sortie que Dimitri, celle tant répétée, je regarde le Jump-master, qui me dit « READY ? », je lui réponds le sourire jusqu’aux oreilles, la voix frissonnante d’être à un doigt d’accomplir un rêve, « YES ! ». Et tout en me disant « GO ! » elle me pousse légèrement hors de l’appareil, je me pousse également afin de ne pas heurter l’appareil et d’avoir la position de sortie d’avion idéal tant répétée. Je me sens comme aspiré, je regarde l’avion devenir de plus en plus petit, lorsque je suis freiné par l’ouverture de ma voile. Je regarde vite fait si tout va bien et pousse un gros soupire de soulagement que tout ce soit bien passé. Il me reste encore 5 min de bonheur complet a savourer avant de revenir sur le seuil des vaches. QUE DU BONHEUR !
Lorsque arrive l’atterrissage, les choses se compliquent, j’essaye de tout faire pour atteindre la DZ (Drop Zone = Zone d’atterrissage), mais c raté. Je m’applique pour faire un bel atterrissage en levant bien mes jambes et en freinant au dernier moment, mais rien n’y fait, je me rétame lamentablement, mordant la poussière, qui a même un goût légèrement salé comme dans beaucoup de zone du pays, autrefois sous l’eau. Mais bon, pas de bobo pour moi, j’ai eu de la chance, ça n’a pas été le cas de tout le monde ce jour là.
Les autres sauts suivirent, 5 au total. Le second saut se fit moins dans la décontraction, un peu marqué par l’accident de notre con-soeur, qui fut fort heureusement avec une gravité modéré. (on pense tous très fort à toi Julie, tu nous as donné à tous une leçon de courage.) Le lendemain après la remise de nos brevets, une première tentative de retour est faite, mais vite stoppé par la tempête. Nous ne sommes rentrés que le sur-lendemain, les poches et la tête pleines de souvenirs.
J’ai été très heureux de participer à ce stage, et très honoré de l’avoir fait avec beaucoup de personnels de la réserve de la Gendarmerie. Je tiens à les remercier tous pour leur gentillesse, leur convivialité, leur sens de la cohésion, et leur bonne humeur. Ce stage a non seulement été l’occasion d’avoir des sensations fortes mais aussi d’apprécier la valeur de ces hommes qui donne à la Gendarmerie, grâce à leur dévouement et leur passion, une force essentielle et indispensable. Merci encore au Lieutenant (cr) Casimir, d’être à l’origine de ces instants inoubliables. Merci aussi à Eline qui su faire preuve d’un grand professionnalisme, d’autorité, et de pédagogie pour mener à bien notre stage, seule face tous ces militaires, français de surcroît, la partie n’était pas gagnée. Mon carnet d’adresse à été sérieusement remplis à l’issue de ce stage, et j’espère vivement que l’amitié qui me lie à vous sera réciproque et durable.