Non, le « D » dans l’amplification de classe D n’est pas la première lettre de « Digital ». Il ne fait pas référence à l’amplification numérique.

C’est juste la lettre suivante dans la liste des classes déjà utilisées c’est à dire A, B, AB, C puis D¹.

Pour faire court, la classe D fonctionne en mode PWM ou pulse-width modulation (modulation de largeur d’impulsion). Les amplis de classe D traitent le signal d’entrée et créent suffisamment d’énergie en cas de besoin pour produire du son. Le nombre de fois où l’impulsion est active est appelé switching rate (taux de commutation) qui mesure la vitesse à laquelle l’amplificateur bascule entre marche et arrêt. On retrouve peu ou prou le même principe qu’une alimentation à découpage.

Les performances des amplificateurs de classe D modernes dépassent aujourd’hui de loin ceux des meilleurs amplificateurs de classe A ou AB. Si ces derniers ont généralement un THD² entre 0,1% et 0,05% et un SNR³ entre 80 et 110 dB, les circuits de classe D sont aujourd’hui capables d’atteindre 0,0004% et jusqu’à 140 dB. Sans parler de la plage dynamique. Leur rendement est généralement supérieur à 90% ce qui implique un gain de place (composants) et d’énergie énorme. En ces temps d’urgence climatique, c’est bonus 😉

Au fait : un amplificateur numérique ça n’existe pas ! Le signal véhiculé d’un ampli quel qu’il soit vers des enceintes acoustiques est nécessairement analogique : un haut-parleur, c’est à dire une bobine dans un champ magnétique qui fait se mouvoir un cône et vibrer l’air, ça ne comprend que l’électricité donc une tension et un courant…
Par conséquent, ce qu’on vous vend sous ce terme impropre est simplement un ensemble intégré qui propose, en lieu et place d’entrées analogiques, des entrées numériques (S/PDIF, AES/EBU…) vers un DAC (convertisseur N/A) pilotant l’étage d’amplification… qui peut très bien être en classe AB.

Les classes A ou AB ont vécu : le présent, l’avenir appartient à la classe D qui évolue à vitesse grand V. Toute tentative de le nier serait soit de la mauvaise foi, soit un rattachement excessif au passé. Tout comme le retour du vinyle s’entend pour le plaisir de manipuler du carton ou un bras de lecture, mais pas plus…