Discours de mariage

Discours de mariage

De part le monde, il y en a peu qui ont autant de valeur a mes yeux.
C’est pourquoi, aujourd’hui plus qu’un autre jour je veux Cyril te déclarer mon amour
C’est un peu tard, j’en conviens, mais chacun son destin, le mien est d’étre à la traine.
Petit Cyril était très jeune, et lorsqu’il est devenu moins jeune, il n’était plus petit.
Mais je sens bien que là, je ne suis plus captivant, alors écoutez plutôt la suite.
J’ai connu Cyril, un jour comme les autres, il était désespéré, car a l’armé on est souvent désemparé. Tôt le matin le téléphone sonne dans le bureau du 121éme régiment du Génie de Versailles, une voix convaincue au bout du fil…… «Monsieur, je voudrais l’armé quitté, car j’ai des obligations a assumés !»
Moi en bon professionnel et sentant l’urgence de son propos, j’en référe a mon Lieutenant-Colonel, qui sur les roses me renvoie et me conseille d’envoyer le dit «2nd classe Poulain» a prendre contact avec la gente masculine greques au plus vite. Déja c’etait pour moi un début prometteur, je l’envoyais donc a renouveller sa demande que nous etudirons avec attention, mais aussi a prendre un aller simple pour Mykonos.
Un autre jour moins ressemblant aux autres il faut bien l’admettre, je croise Cyril a une «Boom pour Homme». J’avoue l’avoir reconnue tout de suite, avec sa casquette, sa moustache, son débardeur en cuir et surtout son regard innocent et son sourrire désabilleur. Très vite une profonde amitié nous a lié. Mais attention n’allez pas voir de mal a cette rencontre, elle n’avait rien de plus et rien de moins qu’un poème de Verlaine a Rimbaub.
Il aimait nos longues promenades en pédalos, ou nous parlions de tout et de rien, un sujet dans lequel il excelle particulierement. Il se cherchait a l’époque, entre la voile a moteur ou la vapeur électrique, il se confiait en murmurant au creux de mon oreille attentive. Etant moi-même bien placé dans le domaine de la pédale, il suivait mes conseils avec un certain enthousiasme puéril, et s’il est comme cela aujourd’hui, c’est un peu grâce a moi.
Je peux le dire aujourd’hui, nous sommes en petit comité et cela ne sortira pas d’ici, mais a l’époque il était trés fier de son corps de gladiateur, méthodiquement épilé et finemenent huilé.
Plus tard, il aparaisait en tenu de soirée, sur la scéne de ce petit théatre du Marais nommé «le Karting Club», et je comprenais chaque soir pourquoi il portait le surmon de «Dragon de l’amour». Je me rejouissais de le voir comme cela s’épanouir et donner le meilleur de lui-même. Il embrassait la carriere, volait de succés en triomphes, et les fleurs pleuvait sur la scéne a la fin de son show.
Plutard je le retrouvais dans sa loge, épuisé, suffocant avec sa ventoline a la bouche, souffrant d’allergies aux pollens du succés.
J’ai rapidement compris que cette carrière toute tracée vers les étoiles, n’était pas son aspiration première. Il préfèrait les bonheurs faciles des soirées privés entre amis de passage. Je me souviens de son regards, au coin du feu lorsque nous sirrotions du Dom Perignon et avalions des fraises, allongés sur une peau de léopard. On aurait cru un légionnaire en permission. J’étais heureux du chemin parcouru, mais déja sonnait les trompettes de l’angelus pour ces instants fragile. Cela faisait des années en effet qu’il mentait a ses parents a ses proches pour que notre relation soit protégé des ecceuils de la rumeur. Il avait quitté depuis longtemps son école de coiffure, nous trafiquions ensemble les photos, pour qu’il devienne Champion de voiture téléguidé, nous achetions des coupes et des médailles, nous abordions les jeunes filles fraiches pour poser innossament a leur bras et donner le change a ses parents.
Mais comme je le disais précédament les trompettes sonnaient, et je sentais que mentir était contre sa vraie nature, Cyril est un honnéte homme au fond. Il vivait ce voyage comme une fuite en avant, comme un chemin de croix et ses penchants naturels comme une couronne d’épine, ses aspirations comme une crusifixtion sociale.
Je le regardais alors, tristement s’éloigné de ma plage sur son frêle esquif pour affronter les vagues et la haute mer de la vie rangée.
Quelques mois après notre séparation, au hasard d’une ruelle, je l’ai croisé resplendissant aux bras d’une déesse a la peau de lait. Elle sentait l’amande et son sourrire était comme un arc en ciel aprés un gros orage. Chystelle, c’était elle qui me volait ma jeunesse mes plus belles années et mes souvenirs les plus brûlant. Alors biensur vous vous en doutez, au début j’étais rustre avec elle, jusqu’à ce que je comprenne qu’elle etait son guide, son éclairage nocturne, sa fierté retrouvé. Alors j’ai tourné avec eux cette page de notre vie, en toute honnété. Il était un commercant devenu, et encore plus renversant, un pére de deux enfants. Que sont devenus tes casquettes en cuir et ta moustache ?
Aujourd’hui la seule preuve de ce passé tumultueux, c’est ce Dragon tatoué sur ton homo-plate. Alors maintenant au soir de tes noces, lorsque je regarde ta femme Chrystelle, ta grande et belle fille, ton fils qui a mes yeux, je vois le foyer d’un bonheur calmé et assuré, et je comprends mieux tes choix.
Alors si vous croisez un gars heureux, avec un sourrire naif, le torse rasé et un dragon dans le dos, n’hésitez pas une seconde, allez saluer ce personnage, car il est plein de bonté et d’histoires a raconter.
Mais vous verrez que pour le faire parler, il faut souvent le faire rire avant. Car mon ami est comme cela, jamais il ne soupir et c’est toujours le premier a rire.
Chrystelle, Cyril, nous sommes tous les temoins de votre engagement, alors que votre joie soit contagieuse et que votre sourrire permament. En tout instant de votre vie commune, qu’il pleuve ou qu’il fasse grand beau, et ce jusqu’à la fosse commune, vous pourrez toujours sur votre ami compté.
J’aurais toujours un string léopard a pretté ou une casquette en cuir a donné, car je les portent chaque soir sur la scéne de ce petit théatre du marais, la scéne devenu célébre du «Karting Club».
Ce mariage en grand et en blanc etait en Juillet 2003, aujourd’hui, juste 4 mois aprés, les tourteraux se tirent dans les pattes et les enfants pleurent. Les parents ne s’aiment plus….. alors qui a dit que seuls les imbéciles changeaient d’avis…..?

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